L'opposition se durcit

Publié le par sophie tournon

Trois membres du conseil de l'OVG (Diffusion publique de la Géorgie) ont démissionné ce jeudi 23 avril, en protestation contre le traitement partiel et partial des manifestations. L'un d'entre eux, Madame Irma Sokhadze, déclare ne pas s'associer aux protestations en cours, mais souhaite exprimer son désaccord avec la première chaîne publique. Le président de ce conseil regrette ces démissions mais dit respecter le choix de ses anciens collègues (Civil Georgia, 23.04.2009).

 

L'opposition, qui a planté plus de tentes-cellules face au bâtiment de la chaîne publique, réclame la démission de son directeur général, Levan Koubaneichvili, comme une « avance » sur la démission du président Mikhéil Saakachvili (Civil Georgia, 23.04.2009). Dès le début de la manifestation, l'opposition a vivement critiqué la chaîne qui n'avait pas retransmis leurs discours en direct, comme ils le réclamaient. Le leader de l'opposition Levan Gatchetchiladze a accusé la chaîne, ce vendredi 24 avril, de monter les Géorgiens les uns contre les autres « jusqu'à ce que le sang en vienne à couler ». Il menace le directeur général de l'OVG de faire dès demain une déclaration abordant de manière concrète la question de sa démission. M. Gatchetchiladze voudrait aussi remettre en question les accréditations des journalistes de ladite chaîne, qu'il juge pire que la chaîne privée « Roustavi 2 ».

 

Des heurts seraient survenus entre M. Guiorgui Khaindrava, ancien ministre aujourd'hui dans l'opposition, et l'un des journalistes de l'OVG (Civil Georgia, 24.04.2009). En outre, la chaîne publique et « Roustavi 2 » ont diffusé des images montrant Badri Bitsadze, l'époux de l'opposante Nino Bourdjanadze et ancien chef de la Sécurité des frontières, armé d'une matraque et en en distribuant d'autres autour de lui, ce qui tendrait à confirmer la thèse de la formation d'une milice civile. Rappelons que la police est certes présente, mais en marge de la manifestation, et est accusée de passivité (Civil Georgia, 24.04.2009).


Par ailleurs, Madame Bourdjanadze a elle-même des démêlés avec les impôts, qui lui réclament environ 1 million de dollars pour sa résidence secondaire, offerte par Mikhéil Saakachvili en 2008 pour 1 lari symbolique, en remerciement pour s'être retirée de la vie politique. L'intéressée y voit une action indirecte du gouvernement pour la déstabiliser (23.04.2009, "Roustavi 2" et 24.04.2009, Georgia Times).

Enfin, ce vendredi 24 avril, des heurts ont opposé des manifestants et des policiers sur la place Mardjanichvili. Les manifestants affirment s'y être regroupés pour protester contre le président Saakachvili, présent dans un restaurant. Un policier aurait été blessé et un manifestant arrêté. (Civil Georgia, 24.04.2009)

Publié dans Politique intérieure

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L
Hum. Je ne dispose pas d'une vue d'ensemble comparable à la votre.Néanmoins, -début de l'article-, je suis toujours assez sceptique quant aux conséquences positives d'une démission pour protester.Je le pense par inclinaison personnelle.Je le pense aussi par réflexion sur la nature démocratique d'un Etat: quitter le service public est certes honorable quand on en arrive à Vichy. Mais dans l'état actuel des choses, l'Etat géorgien perd en pluralisme le peu qu'il a réussi à construire. Et l'hypothétique relève n'en sera que plus douloureuse, car pouvant assez peu compter que des éléments "internes".Enfin, je le pense aussi d'un point de vue politique: l'opposition géorgienne se nourrit de ces transfuges hier parties prenantes à la Révolution des Roses. Il ne me semble pas que cela obtienne de résultats concrets.***Je profite de ce premier message pour vous féliciter. Internet est une vaste jungle, et en l'occurence je ressens l'impression d'être un Conquistador ayant découvert la Cité d'Or. Quel bonheur de voir des gens préparés mettre à la disposition du public leur savoir.Très bonne continuation!
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