Géorgie - Iran : Naissance d'un nouveau couple diplomatique?

Publié le par sophie tournon

caucaz.com

Dépêche publiée le 26/05/2010

Par Sophie Tournon. Sources : Georgia Times, Ekho Kavkaza, Civil Georgia

La Géorgie et l’Iran s’engagent dans la voie d’un rapprochement diplomatique inédit.

Le 22 mai, les deux pays signaient un mémorandum sur la «coopération dans le domaine des médias». Les liens économiques et commerciaux avec l’Iran entrent aussi dans les intérêts de la Géorgie, et pour en faciliter les flux et les échanges, le système de visa sera prochainement simplifié. Lors d’une conférence de presse, le nouvel ambassadeur iranien en Géorgie a abordé la question de la construction d’une centrale hydroélectrique iranienne en Géorgie. La Géorgie aurait aussi prié l’Iran de la conseiller en terme d’énergie éolienne.

A propos des relations Etats-Unis – Géorgie, l’ambassadeur iranien a rappelé que lors de la crise gazière de janvier 2006, suite à des explosions coupant l’arrivée du gaz depuis le Caucase Nord, l’Iran approvisionna rapidement la Géorgie en gaz (à un prix tenu secret). Et le même de rajouter : «C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis».

Le Président géorgien Mikhéil Saakachvili a affirmé que le Premier ministre irait prochainement à Téhéran, mais n’a pas confirmé la venue, pourtant maintes fois annoncée, du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Tbilissi. «Nous voulons dynamiser nos relations commerciales. Mais établir des relations politiques dépend de multiples facteurs internationaux. Nous ne voulons entretenir de mauvaises relations avec quiconque, et nous ne sommes pas suicidaires. Nous agirons de manière juste et raisonnable

Experts et opposants politiques se perdent en conjectures sur le choix d’un tel rapprochement avec un pays jugé ennemi des Etats-Unis, grands alliés de la Géorgie. Selon l’économiste Vladimer Papava, cette initiative de Tbilissi s’est faite sans l’accord des Etats-Unis, et pourrait se comprendre comme une tentative d’attirer sur elle les regards des alliés nord américains, qui ont «oublié» la Géorgie. Certains y voient une tentative de rapprochement entre ces deux anciens ennemis, via la Turquie et la Géorgie, au nez et à la barbe de la Russie. D’autres au contraire supposent une vengeance de la part du Président géorgien, qui n’a pu être accueilli par son homologue états-unien malgré tous ses efforts…

Publié dans International

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article