Géorgie : Noghaïdéli allié aux opposants "modérés"

Publié le par sophie tournon

Dépêche publiée le 25/02/2010
CAUCAZ.COM

Par Sophie Tournon. Sources : Rezonansi, Alia, 24 saati, Rustavi2, Civil Georgia, Georgian Hot News...


Zourab Noghaïdéli, leader du parti «Pour une Géorgie juste», semble devenir progressivement une personnalité incontournable de l’opposition géorgienne. Ancien Premier ministre de Mikhéil Saakachvili, il est devenu l’un de ses nombreux opposants, et l’un des plus insignifiants en terme de soutien électoral. Nous avons déjà évoqué ses «faits d’armes» dans ces colonnes.

Z. Noghaïdéli est petit à petit devenu une curiosité politique et un homme médiatique recherché du fait de ses choix diplomatiques risqués. Il s’est proclamé porteur d’une «diplomatie populaire» attentive selon lui aux désirs réels des Géorgiens lassés du régime de l’actuel Président. Fort de cette conviction, il a noué des liens officiels avec le parti dominant en Russie et a multiplié les visites au Kremlin. Cette stratégie de rapprochement avec «l’ennemi russe» lui a valu une volée de bois vert de la part du gouvernement géorgien, qui a cessé toutes relations avec le président Dmitri Medvedev suite au conflit d’août 2008, mais aussi de la plupart des leaders de l’opposition. Taxé de traître et de cheval de Troie russe infiltré, l’homme politique ne s’est pas démonté et a poursuivi ses alliances et ses rencontres avec divers représentants politiques russes, kazakhs et européens.

Dans le même temps, l’opposition géorgienne débat de la stratégie à suivre à l’occasion des municipales de mai 2010 dans la capitale Tbilissi. L’enjeu est différemment perçu : les uns, radicaux, rejettent toute participation àla course pour la mairie, arguant d’une farce destinée à détourner l’opposition de son but ultime : le renversement du régime politique. D’autres, plus modérés, considèrent ces municipales comme un test double : l’opposition parviendra-t-elle à présenter un candidat unique, unificateur de toutes les tendances anti-Saakachviili, et ce candidat pourra-t-il faire de son éventuelle victoire électorale le tremplin vers un changement de régime «démocratique», sans révolution ?

De retour de Bruxelles, où il a rencontré «des personnalités politiques européennes», Z. Noghaïdéli a rassemblé les leaders de l’opposition dans la grande salle des tournois d’échecs, à Tbilissi. Lors de cette conférence de presse, des opposants de premier plan, tels Irakli Alassania et Levan Gatchétchiladze, ont annoncé leur unin avec le parti «pour une Géorgie juste» en vue des primaires. Il s’agira de se doter d’un représentant démocratiquement élu pour les municipales. Ces primaires mettront donc désormais en concurrence différentes personnalités autrefois opposées, et désormais unies.

Le « Tous sauf un » destiné à évincer Z. Noghaïdéli de la course est ainsi abandonné. Sauf de deux partis entrant dans la composition de «l’Alliance pour la Géorgie» dirigée par I. Alassania. Cette «Alliance» désormais réduite a fait le choix du « Tous contre un », c’est-à-dire de rassembler tous les partis de l’opposition contre le Président et, dans un premier temps, contre le maire sortant. Selon les analyses, soit Z. Noghaïdéli est l’initiateur d’une nouvelle politique pragmatique et «russophile» qui pourra inspirer les opposants, soit les opposants qui l’accueillent sont tous des «traîtres en puissance».

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Publié dans Politique intérieure

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