Tensions dans les régions indépendantes

Publié le par sophie tournon

Il semblerait que la situation des Géorgiens de Gali, enclave géorgienne en Abkhazie indépendante de facto, devienne de plus en plus complexe, voire invivable. L'accès à l'éducation, la passeportisation, le service militaire et la liberté de mouvement sont autant de thèmes sensibles qui rendraient la vie des derniers Géorgiens en Abkhazie de plus en plus pénible.


Les autorités abkhazes veulent fermer hermétiquement la frontière administrative entre la région sécessionniste et la Géorgie. Cette politique inquiète Knut Vollebaek, Haut Commissaire de l'OSCE aux Questions relatives aux minorités ethniques : « Je suis inquiet, car une telle pratique dans cette région est une enfreinte au droit international et elle aggrave la situation ethnique en mettant en fuite les nombreux Géorgiens qui y vivent. » (Civil Georgia, 14.04.2009)
Ce à quoi le ministères des Affaires étrangères abkhaze a répondu que l 'OSCE prouve par ces paroles son incompétence et, partant, sa présence n'est plus requise dans les régions indépendantes.
Une fois l'OSCE refoulée, il ne restera que l'Union Européenne pour faire régner un semblant d'ordre. Le même ministère affirme qu'à Gali, l'enseignement du géorgien est respecté et que les seuls problèmes rencontrés concernent la teneur des manuels qui doivent se conformer aux standards abkhazes.
Le ministère souligne de plus que l'OSCE se place ouvertement du côté de la Géorgie, au point d'avoir ignoré, lors du sommet de Lisbonne en décembre 1996, les recommandations de l'ONU qui, en octobre 1993, réfutaient le caractère génocidaire des conflits qui eurent lieu entre Géorgiens et Abkhazes
(Regnum, 15.04.2009)


Il en serait de même, en Ossétie du Sud, dans l'enclave géorgienne d'Akhalgori, qui a repris son nom soviétique de Leninogorsk depuis l'indépendance
de facto de la région. En vue des élections parlementaires prévues le 31 mai, la région s'est dotée de passeports sud ossètes, et les Géorgiens de Leninogorsk recevront les leur sous peu. (Georgia Times, 15.04.2009)


Fabrice Nodé-Langlois, journaliste du Figaro, donne sur son blog (Echos de Russie, 09.04.2009) des détails concernant la Mission européenne d'observation (EUMM) prévue par les accords Sarkozy-Medevedev après le conflit d'août 2008. Sur les 240 observateurs non armés diligentés en Géorgie, 36 sont des gendarmes français. Ces observateurs se voient toujours refuser pas le droit de pénétrer dans la région séparatiste, qui renforce ses 130 km de frontière, et dont les postes ossètes résonnent fréquemment de tirs le soir.
« L'Europe joue une partie de sa crédibilité dans ces contrées caucasiennes. C'est la raison pour laquelle la mission devrait être prolongée au-delà de l'expiration de son mandat d'un an, en septembre, disent des diplomates. Mais certains, à Paris et à Berlin, ont envisagé le retrait, de peur de se retrouver pris dans une nasse interethnique, et parce que d'autres besoins militaires – en Afghanistan – se font sentir, » ajoute Nathalie Nougayrède, journaliste du Monde (Le Monde, 14.04.2009).

 

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